Ayant à la fois été commercial export dans une PME industrielle, et traducteur technique indépendant à un autre moment de ma carrière me permet d’avoir une vision d’expert en ce qui concerne la traduction technique. Je vous livre quelques livre quelques clefs pour comprendre les possibilités offertes pour traduire, mais aussi les conséquences (gratuit n’est pas toujours économique).
Une entreprise qui exporte sera rapidement confrontée au problème des traductions techniques. C’est un point essentiel, car il faut que vos clients aient un manuel en anglais ou dans la langue du pays. Dans d’autres cas, c’est déjà au moment de la tractation commerciale qu’un besoin de traduction va apparaître. Mais attention: gratuit ne rime pas toujours avec économique !
Il est possible, pour avoir des traductions techniques, d’avoir recours à différentes possibilités :
- La traduction en interne
- La traduction automatique
- Les traducteurs indépendants
- Les agences de traduction
La traduction technique en interne

Faire réaliser ces travaux de traduction technique en interne peut parfois être une bonne solution. Le personnel de l’entreprise connaît les machines ou les équipements qu’offre l’entreprise. Étant amenés à effectuer une importante correspondance pour l’entreprise, une grande partie du vocabulaire propre à l’activité est connue. Enfin, il est possible, lorsqu’un élément du texte en français n’est pas formulé de matière claire, d’accéder directement en interne aux ressources de l’entreprise afin d’obtenir une clarification auprès des personnes plus compétentes, qu’elle fasse parti du bureau d’études, du service commercial, du service après-vente ou d’un autre service amené à communiquer avec les clients dans une langue étrangère. Ces deux éléments permettent de réduire les malentendus et les incompréhensions qui peuvent abaisser la qualité une traduction technique pour l’industrie.
Un autre avantage se situe au niveau de la planification et du respect des délais : il est en effet possible de dire à une personne en interne qu’un travail de traduction technique est prioritaire. Ceci permet de s’assurer que la traduction technique soit traitée en premier, et même de suivre l’évolution du travail.
Il y a en revanche des éléments qui plaident contre la réalisation de la traduction en interne. En effet, les personnes consacrant leur temps à la traduction technique au sein de l’entreprise sont payées par l’entreprise durant cette durée. Il n’est pas sûr que cela soit économique par rapport à un travail confié à l’extérieur, car la productivité du personnel interne est bien plus faible.
En outre, ces personnes ne sont pas disponibles durant le moment où elles réalisent des traductions techniques. Elles ne pourront pas effectuer les tâches prioritaires, propres à l’activité de l’entreprise. Celles qui nécessitent de comprendre parfaitement l’entreprise pour apporter une réelle valeur ajoutée dans son travail.
Les avantages : réactivité, qualité, coût « indolore » (coût supérieur, mais qui n’apparaît pas dans la comptabilité)
La traduction automatique

Les outils de traduction automatiques ont réalisé des progrès époustouflants sur les 20 dernières années, grâce à l’amélioration de la vitesse de calcul des processeurs, à de nouveaux algorithmes, et surtout grâce à la capacité d’aller chercher sur Internet de nombreuses informations qui permettent d’enrichir les automatismes de traduction.
Il est par exemple bluffant de pouvoir communiquer avec un chauffeur de taxi chinois en parlant au travers d’un smartphone.
Il est de même possible de comprendre bien plus facilement des documents, même s’ils sont écrits dans une langue que nous ne pouvons pas lire, tels que le russe ou le japonais. Il suffit à nouveau d’utiliser son smartphone.
Attention cependant à ne pas vouloir faire faire à ce genre d’outil ce qu’ils ne savent pas encore faire : écrire parfaitement un texte dans une langue étrangère !
Un système de traduction automatique est assez bien adapté pour comprendre ce que dit un interlocuteur étranger en effectuant une traduction technique automatique de la langue étrangère vers sa propre langue (le français). Il y a certes quelques fautes, mais on peut comprendre globalement de quoi traite le document ou la page Internet. Il est possible de pondérer en se doutant que si l’on perçoit une incohérence, c’est qu’il y a potentiellement une erreur dans la traduction technique.
Il faut quand même utiliser ce genre de technique avec précaution : cela n’est pas adapté pour un courrier commercial, qu’il s’agisse d’une commande (tout malentendu se transformera en surprise, et donc en coût), ou d’une lettre de réclamation (pour laquelle la forme est aussi importante que le fond). Cela n’est pas non plus adapté pour des éléments techniques, s’il peut y avoir des conséquences graves en cas de mauvaise interprétation.
A fortiori, c’est le genre d’outil qu’il ne faut jamais utiliser pour traduire de sa langue maternelle vers la langue du client. Dans ce cas, le commercial qui envoie le message n’a aucun moyen de s’assurer de ce qu’il est réellement en train de dire à son client. Les effets d’une mauvaise qualité de traduction pourraient être catastrophiques !
Les avantages : disponibilité, gratuité
Inconvénients : qualité limitée. N’utiliser que si l’on comprend limites de l’outil.
Les traducteurs techniques indépendants

Les traducteurs indépendants sont des professionnels de la traduction. Ils ont investi dans des outils qui leur permettent de travailler efficacement (productivité), mais aussi garantir une grande qualité de travail. Contrairement à ce que les personnes du métier s’imaginent, les traducteurs n’utilisent pas un logiciel de traduction automatique mais un logiciel de mémoire assisté par ordinateur, justement appelé « mémoire de traduction ».
Ces outils sont très utiles puisqu’ils permettent d’assurer une très grande cohérence dans le vocabulaire utilisé. Lorsque le traducteur rencontre un mot inhabituel, il peut rechercher le nombre de fois où ce mot a été précédemment utilisé dans les traductions, de manière à se remémorer le mot qui avait été utilisé à l’époque. Il est même possible de configurer le logiciel de manière à ce qu’il prévienne lorsque le mot n’a pas été traduit conformément à la norme que le traducteur a défini pour une entreprise particulière.
Il faut savoir que normalement, les traducteurs traduisent vers leur langue maternelle, mais pas l’inverse. D’autre part, le titre de traducteur n’est pas réglementé : faut donc s’assurer des compétences d’un traducteur indépendant avant de travailler avec lui.
En ce qui concerne les traductions techniques, il y a deux types de profils : les étudiants qui se sont formées à la traduction dans un cursus spécifique, puis se spécialisent dans la traduction technique. Il y a d’autre part des salariés ayant suivi une formation technique puis exercé dans un environnement international, multilingue. Ces ingénieurs et techniciens décident par la suite de devenir traducteur technique. Ils se forment généralement par eux-mêmes sur les méthodes spécifiques à la traduction, ce qui engendre une certaine diversité de profils.
Il est difficile de recommander un type de traducteur plutôt qu’un autre. Le traducteur technique qui est traducteur de formation aura tendance à travailler plus rigoureusement en ce qui concerne les méthodes (c’est une tendance, et non une règle). Le traducteur d’origine technique ou scientifique portera généralement plus d’attention à la compréhension exacte de la technique, et un peu moins sur la formulation rédactionnelle. A nouveau, ce n’est pas systématique.
Les avantages du traducteur indépendant sont : sa réactivité, la proximité avec le client, les coûts
Les agences de traduction

L’agence de traduction est une entreprise qui est capable d’effectuer tout type de traduction pour le client, qu’il s’agisse de traduction technique, juridique, ou d’autres types de traduction professionnelle. La plupart des agences de traduction sont capables de répondre à un besoin de traduction dans n’importe quelle langue, et dans n’importe quelle direction (de la langue nationale vers la langue étrangère, et vice et versa).
Ce sont de véritables managers des travaux de traduction, qui agissent un peu comme une tour de contrôle qui répartirait les différents travaux à effectuer à différents traducteurs spécialisés. L’agence sait quel traducteur est compétent pour écrire un message publicitaire impactant, quel autre comprend parfaitement des machines industrielles, quel est le spécialiste de la médecine, etc. Elle dispose d’autre part d’un réseau qui lui permet d’offrir des langues classiques telles que l’anglais, l’allemand, l’espagnol, italien, le chinois ou le russe, mais aussi des langues plus rares telles que l’Indonésien, le Suédois, ou le bulgare.
Les agences de traduction comptent souvent dans leur équipe des traducteurs salariés, et complètent avec des traducteurs techniques indépendants, externes, en fonction de besoins particuliers (de l’urgence de la charge de travail, du type de langues utilisées, ou d’une compétence technique très pointue requise pour offrir une traduction technique de qualité).
L’agence de traduction possède une grande expérience dans la gestion de volumes importants. Elle est par exemple capable de gérer la traduction d’un seul document français dans cinq ou dix langues différentes, en fonction de la demande du client. Elle est aussi capable de gérer de très grands dossiers, telle que la localisation d’un site de vente Internet multilingue de plus de 1000 pages. Dans ce genre de cas, il est indispensable de faire travailler simultanément plusieurs traducteurs pour tenir des délais rapides. Ceci implique un savoir-faire particulier pour s’assurer que le document terminé présente une cohérence au niveau du vocabulaire (il ne faut en aucun cas que des produits similaires aient une traduction différente d’un traducteur à l’autre).
L’agence de traduction va en outre gérer pour le client son « patrimoine de traduction », et permettre une continuité du travail dans la durée. Cela peut être en archivant les mémoires de traduction de manière à être capable à tout moment d’accéder à des ressources nécessaires pour assurer une continuité du travail réalisé, au la tenue d’un glossaire propre à une entreprise (un dictionnaire avec uniquement les termes particuliers liés à l’entreprise). En résumé, l’agence de traduction s’occupe de tout pour permettre à une entreprise d’avoir des traductions techniques de qualité dans toutes les langues imaginables.
Au niveau des coûts, l’agence de traduction va généralement facturer un peu plus qu’un traducteur technique indépendant en direct. Cependant, il ne faut pas oublier le temps passé à trouver ou à gérer des traducteurs, voire ce que coûte une traduction technique mal réalisée. D’une certaine manière, il ne faut pas considérer que le prix est plus élevé, mais que la prestation inclue des services supplémentaires, qui peuvent au final faire faire de grandes économies dans les frais de traduction.
Avantages : possibilité de traduire vers de nombreuses langues, gestion simplifiée et économie de temps lorsqu’il faut faire traduire en plusieurs langues, continuité du travail de traduction (par exemple lorsque le traducteur technique indépendant attitré n’est plus disponible).
Avoir supervisé, pour ma propre entreprise, un site avec des pages en anglais, français, allemand, espagnol, italien, portugais, polonais, turc, arabe, suédois, finlandais, roumain, grec et serbo-croate, m’aura permis d’être un expert des différentes méthodes de traduction technique.
